c'est en perdant la possibilité de crier que les mots viennent me dire

j'ai besoin d'eux comme d'un pont entre moi et les autres

les Dogon m'enseignent que la parole tisse le monde

je relie alors mes mots par des fils, les suspend, les livre, à nu, les lis

puis mon ventre tourne une page,

devenue mère dans un corps-à-corps intime avec la filiation,

tisser devient mon écriture,

recherche fils à fils, croisés, noués, pris, laissés, flottés, d'un juste équilibre offert à la beauté des mondes

mes poétissages sont une approche du lien au travers du silence, de la répétition et de la transmission

suite à un stage émouvant avec Sylvie Boyer qui me révèle au geste, entre mère et fille, entre mère et fils, je cherche par moi-même le langage des fibres, laine, ortie, chanvre, coton, soie recyclée, lin et autres trouvailles

suite à un voyage au Maroc où j'apprends à tisser vertical au sein d'une famille, je prends le temps du motif,

les voyages m'ont toujours ému par les femmes, les hommes, les couleurs et les tissus rencontrés

tisser est aujourd'hui une continuité de la poésie mais aussi du voyage et s'inscrit dans les mains de celles et ceux qui avant moi, autour, encore tissent des merveilles du monde

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